Subdrop : la dysphorie post-coïtale BDSM
Dans les articles précédents, j'ai souvent parlé de aftercare mais j'ai omis de vous dire l'une de ses fonctions : prévenir ou accompagner la personne soumise durant un potentiel subdrop qui peut intervenir après une séance particulièrement intense. Le subdrop est la contraction de deux mots : submissive (soumis.e) et drop (tomber, chute, lâcher), c'est une forme de dysphorie post-coïtale BDSM (qui peut aussi intervenir après une séance blanche donc sans sexe).
Comme la dysphorie post-coïtale et le subdrop présentent les mêmes symptômes, mais que la dysphorie post-coïtale a fait l'objet de plus d'études et que 90% des gens sexualisent leur BDSM (sondage et résultats trouvables sur bdsm.fr), il me semble plus pertinent de vous parler du phénomène vécu par les vanilles.
Mais qu'est-ce que la dysphorie post-coïtale dans la sexualité vanille ?
La dysphorie post-coïtale, également appelée tristesse post-coïtale ou blues post-coïtal ou plus récemment dysphorie post orgasmique, désigne les sentiments de tristesse ou d'anxiété, les comportements de pleurs, d'agitation, d'irritabilité voire d'agressivité qui peuvent survenir pendant une durée comprise entre cinq minutes et deux heures après un rapport sexuel consenti. Il s'agit d'un phénomène distinct de la période réfractaire suivant un orgasme, où il est généralement impossible pour une personne d'en avoir un autre, en particulier après l'éjaculation. La dysphorie post-coïtale ne nécessite pas forcément un orgasme pour se produire.
Les individus présentant une DPC ressentent mélancolie, tristesse, anxiété, irritabilité ou agitation psychomotrice, immédiatement après l’acte sexuel. Cet état peut durer plus d’une heure et n’est pas soulagé par les mots de réconfort du partenaire. Un psychiatre américain a évoqué le rôle de l'amygdale, région du cerveau impliquée dans la perception émotionnelle. Selon lui, les personnes souffrant de DPC présenteraient, après l'orgasme, un rebond d'activité de l'amygdale, déclenchant les symptômes observés.
Une étude publiée en mars 2020 dans le *Journal of Sexual Medicine*, menée auprès de 223 femmes et 76 hommes, indique que chez 73,5 % des participants, les symptômes apparaissent après un rapport consenti. Ils surviennent chez 46 % après masturbation. Les hommes présentent plus souvent (60 %) que les femmes (25 %) des symptômes après orgasme ou éjaculation.
Une étude sur des femmes jumelles a rapporté que 3,7 % avaient récemment éprouvé une DPC, et 7,7 % un trouble persistant. Une autre étude a montré que 32,9 % des participantes avaient déjà ressenti au moins une fois des symptômes, et 10 % dans les 4 semaines précédentes. Aucune corrélation avec le degré d’intimité dans les relations n’a été démontrée.
Une autre étude, sur 1208 hommes, rapporte que 40 % avaient déjà éprouvé une DPC, 20 % dans les 4 semaines précédentes, et entre 3 % et 4 % de façon régulière. Ce syndrome peut ne se déclencher qu’une seule fois dans une vie.
Le subdrop a un équivalent chez les personnes dominantes avec les mêmes symptômes, appelé le domdrop.
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