L'extase masochiste



L'extase masochiste désigne l'état mental et spirituel, l'état de transe dans lequel se trouve un individu sous l'effet des endorphines provoqué soit par la douleur ou l'effort. 

Qu'est ce que les endorphines ?

Le plaisir dans la douleur provient, selon les spécialistes, d'une montée d'endorphines, les endorphines ( contraction de endogenous morphine donc morphine endogène ) ce sont des peptides, c'est-à-dire de courtes chaînes d'acides aminés ; on les qualifie d’opioïdes car ils ont une action similaire à celle de l'opium et de la morphine. 

Les endorphines sont libérées par le cerveau, et plus précisément par l’hypothalamus et l’hypophyse dans les situations de stress, qu’il soit psychologique ou physique, mais de façon plus significative pendant et après un exercice physique.

 Elles agissent sur la douleur en se fixant sur les récepteurs morphiniques situés dans le thalamus au niveau des centres régissant la douleur. C’est alors pour cette raison que l’on peut ressentir cette sensation de relaxation, de bien-être, voire dans certains cas, d’euphorie.


Dans 3 cas de figure l'extase masochiste est attestée, dans la religion avec les martyrs, dans le sport notamment dans les sports d'endurance comme le marathon, le phénomène est nommé l'extase du coureur. Dans l'univers de la sexualité BDSM durant les séances sadomasochiste on l'appelle le subspace.


Les martyrs

Pour ce qui concerne la religion, La souffrance occupe une place bien particulière dans la pensée chrétienne. La tradition chrétienne surtout a donné une signification éminente à la douleur librement consentie comme martyre ou mode d’existence. Une certaine tradition chrétienne à certaines époques a fait de la souffrance une sorte de jouissance, ceux qui pouvait se surpasser se voyaient ouvrir les portes du salut. La mort du martyr est un choix, c’est un acte délibéré, il est la victime passive de la violence des autres, il maîtrise sa destinée dans une certaine mesure, il passe du sacrifié à celui qui sacrifie. Les bourreaux deviennent donc eux-mêmes instruments du martyr pour son martyre.


L'extase des coureurs

Pour les sportifs il a été constaté un effet de dépendance depuis les années 70. Les adeptes qui deviennent dépendants de l’exercice ressentent un profond malaise (culpabilité, angoisse, honte) s’ils manquent une session d’entraînement. Et ils ont la perception qu’ils doivent toujours augmenter la dose pour obtenir les mêmes résultats (tolérance). Ceci résulte d’une augmentation toujours grandissante du temps consacré à l’entraînement. Ce dernier commence alors à empiéter sur le temps habituellement consacré à la famille, aux amis et même, au travail (retrait social). De plus, au niveau physiologique, on note une augmentation des blessures de surentraînement (tendinites, bursites, douleurs chroniques), l’apparition d’une fatigue générale voire même un affaiblissement du système immunitaire.


Le subspace

Dans le cadre BDSM fortement influencé par la culture judéo-chrétienne ( grande pourvoyeuse de tabous et donc de kinks ) on se rapproche de l'extase masochiste des martyrs donc je vais pas m'étendre sur le sujet et plutôt abordé la notion de subdrop ( il existe la version pour Dom le Domdrop ).

Le subdrop est un état post scènes en BDSM, où la personne soumise se retrouve déprimée voire dépressive après une séance particulièrement intense, d'où l'importance de la mise en place des modalités de l'aftercare. Le subdrop est équivalent vanille de la dysphorie post-coïtale, également appelée tristesse post-coïtale ou blues post-sexe qui désigne les sentiments de tristesse ou d'anxiété, les comportements de pleurs, ou d'agitation, d'irritabilité voire d'agressivité qui peuvent atteindre une personne pendant une durée comprise entre cinq minutes et deux heures après un rapport sexuel consenti.


Je pourrais citer d'autres cas impliquant la sécrétion d'endorphine comme la médiation ou bien encore l'autosuggestion mais la religion et le sport me semble plus pertinent vis à vis du BDSM.

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