Un autre cas de violence consentie : les arts martiaux

Dans mes discussions avec les personnes vanilles, je fais souvent le parallèle entre le BDSM et les arts martiaux pour leur expliquer que le BDSM n'est pas le seul cas de violence consentie et par conséquent dédramatiser ce dernier. Bien que la finalité des deux univers sont différents il partagent certaines similarités. Je vais prendre l'exemple des arts martiaux japonais que je connais le mieux pour en avoir pratiqué quelques uns.

Les deux pratiques comportent des valeurs et des codes, un rapport hierarchique et un rapport à la douleur 


Les valeurs

Les deux domaines partagent des valeurs similaires

Les 7 valeurs du Bushidô sont droiture, courage, bienveillance, respect, sincérité, honneur, loyauté,le but du bushido est l’accomplissement des objectifs fixés tout en conservant des valeurs humaines, éthiques. Les arts martiaux apprennent à maîtriser sa violence.

Le BDSM lui aussi porte des valeurs : l’écoute, le respect, la bienveillance, la sincérité. Le but étant pour chaque partenaire de parler sincèrement de leurs envies, sans jugement et de pratiquer de façon sécurisée.

Les deux discipline ont pour but de pousser les individus qui les pratiquent à devenir meilleurs.


Les codes

BDSM peut se pratiquer en Donjon ce qui implique de respecter les règles : 

  • La politesse
  • Présenter ses respects à son hôte
  • Suivre le dress code ( par exemple :porter du noir, porter un collier etc. )

Les arts martiaux sont aussi se pratique dans des lieux spécifiques et soumettent les pratiquants à tout un protocole :

  • Salut du maitre/professeur/senseï
  • Salut entre pratiquant et formule de politesse verbal ( entre chaque exercice )
  • Port du kimono ou plus ( tout dépends de la discipline )


Rapport hiérarchique et rapport à la douleur.

Dans le BDSM il y a une personne dominante et une personne soumise et dans les arts martiaux il y a tori est celui qui exécute l'exercice, qui fait l’action, et uke est celui qui subit l'exercice. Le terme uke est d'ailleurs conservé dans les bandes dessinée pornographique japonaise ( yaoi/yuri ) qui mettent en scène des personnages homosexuels. 

Uke est celui qui est dominé sexuellement donc passif et le seme ( qui est un terme aussi utilisé dans les arts martiaux, c'est une pression psychologique/physique exercé par tori ) et celui qui domine et est actif sexuellement. Les pratiquants d'art martiaux "switchent" donc entre tori et uke. 

Les pratiquants d'arts martiaux savent pertinemment quand entrant dans un dojo, il seront amener à donner et à recevoir de la douleur et à apprendre à contrôler leur violence et celle des autres. Il en va de même pour le BDSM un dominant ou un maitre doit apprendre à maitriser sa "violence".

Là ou le BDSM a des safewords/safemoves, les arts martiaux dits de grappling ( judo, lutte, etc ) comportent un safemove universel qui consiste à taper 3 fois ( le sol ou le bras de son partenaire ) quand on ressent la douleur afin de faire cesser l'action subie.



Pour moi le BDSM moderne aurait du s'inspirer des arts martiaux, pour la transcription des codes et valeurs sur papier, pour avoir un tronc commun qui fait consensus  mais aussi au niveau structure associative ou fédérale afin de pouvoir le promouvoir plus largement. 


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